Le nouveau membre du comité national de network, Stefan Marxer, révèle dans l’interview quelle fonction il assume au sein de l’association, à quel point sa patrie, le Liechtenstein, est favorable aux LGBTI et pourquoi il était un peu nerveux lors de l’AG.
Stefan, toutes nos félicitations pour ton élection au comité national ! Comment as-tu vécu personnellement l’AG de Locarno ?
Pour être honnête, j’étais un peu nerveux. Mais c’était vraiment un événement très bien organisé – surtout si l’on considère qu’en fin de compte, seul un petit groupe de quelques networkers s’est chargé de toute l’organisation. C’est vraiment une super performance.
Et ces éloges viennent d’un professionnel de longue date de la gastronomie événementielle ! Mais pourquoi étais-tu nerveux ?
Parce que je ne connais pas encore grand monde dans l’association et que je n’y suis que depuis deux ans. Les membres auraient pu dire : « Pourquoi ce nouveau devrait-il tout de suite faire partie du comité national? » Mais heureusement, mes doutes n’étaient pas fondés.
L’ancien président Frank Preuss t’a remarqué en raison de ton travail au sein de l’association queer FLay au Liechtenstein. Raconte-nous ce que vous y avez réalisé ces dernières années.
FLay est passée d’une petite association plutôt discrète à une organisation qui organise chaque année une Pride et qui est remarquée par le public. De plus, il y a maintenant régulièrement de nombreuses rencontres pour différents groupes cibles, comme les personnes trans ou les jeunes. Nous avons pu montrer qu’au Liechtenstein, nous ne sommes pas seulement quelques personnes, mais beaucoup – et que nous bénéficions du soutien d’une grande partie de la population. Je pense que c’était la réalisation la plus importante.
Et tu apportes maintenant ce savoir-faire au comité national.
Exactement, je peux par exemple soutenir les organisateurs du Pink Economic Forum dans la préparation de la deuxième édition de 2025. En outre, ferai le travail avec les médias. Notre objectif est que les journaux, les radios et les télévisions sonnent parfois à notre porte pour nous demander des informations sur des sujets gays. Pour illustrer l’importance de cette visibilité, j’ai un exemple récent : quelqu’un du Tessin a entendu parler de nous pour la première fois grâce au reportage de la RSI sur l’AG et est maintenant intéressé par une adhésion ! J’espère que mes contacts dans les médias, dont je dispose grâce à mon travail pour FLay, seront à l’origine d’autres histoires à succès de ce type.
Tu es un vrai Liechtensteinois, tu as grandi là-bas. C’est dur pour un jeune homosexuel ?
Ça va. Les modèles faisaient tout simplement défaut. L’homosexualité n’était pas visible. Mais mon coming-out – cela fait maintenant plus de trente ans – s’est en fait déroulé sans trop de problèmes. J’étais dans une bonne bande, dans laquelle je n’étais pas le seul gay.
Mais tu es quand même parti peu après la maturité pour Zurich, où tu as vécu pendant plus de 20 ans.
Mais je l’ai fait pour échapper au contrôle social et à l’éternel « esprit de village ». Ce n’était pas une fuite face aux LGBTIphobies, mais un besoin de plus d’anonymat. Le Liechtenstein n’est vraiment pas aussi homophobe que certains le pensent. Nous l’avons déjà vu en 2011 lors du vote sur la loi sur le partenariat et maintenant à nouveau avec le mariage pour tous.