En février, la Rainbow House va prendre possession de ses murs et commencer les travaux intérieurs. Cela a nécessité 100 000 francs supplémentaires, qui ont été collectés grâce à un financement communautaire.
30 associations et organisations LGBT de la région de Zürich rêvent d’une maison commune depuis des années. Parce que la lutte pour l’égalité et le travail pour la communauté sont basés sur la solidarité et la cohésion, les porteurs du projet voulaient un lieu facilement accessible, central et ouvert à tous. La Rainbow House – actuellement l’un des plus importants projets LGBT en Suisse – accueillera un jour des réunions de club ou des soirées cinéma, une bibliothèque queer et enfin les bureaux de « HAZ queer Zürich » et du « Milchjugend ». Cet endroit sera bientôt une réalité : la Rainbow House de Zürich s’installera en 2021 dans le bâtiment des douanes – juste à côté de la gare centrale. À partir de février, les 100 mètres carrés prévus pour la Rainbow House pourront être emménagés et agrandis en fonction des besoins.
Le Networker Leonhard Meier, basé à Zürich, est responsable des finances et de la collecte de fonds, au sein du Comité de l’association. Il avait notamment pour tâche de réunir un total de 420 000 francs pour l’aménagement intérieur.
Leo, vous avez misé sur un financement participatif pour une partie de la décoration intérieure de la Rainbow House. Pourquoi le crowdfunding et pas seulement la recherche classique de sponsors ?
Le crowdfunding est également un instrument de marketing, à la fois financier et par idéal. Comme nous avions déjà reçu des promesses de dons à l’avance, nous avons pu annoncer la première réussite après seulement 24 heures, car 40 000 francs suisses avaient déjà été collectés. Ce message a ensuite été repris par les médias et a donné lieu à de nouveaux dons de la part de plus de 600 donateurs. Bien sûr, nous avons aussi fait de la collecte de fonds classique. Mais nous voulions aussi une contribution de la communauté elle-même. Notre plan a fonctionné : outre les dons individuels de plusieurs milliers de francs suisses, il y a eu aussi de nombreux petits dons de 10 ou 20 francs suisses.
« Cent mille pour la communauté », tel était le nom de la campagne de collecte qui s’est terminée le 8 novembre avec 106 662 francs collectés. Aviez-vous espéré ce succès au début de l’opération ?
Nous avons d’abord mobilisé nos propres amis, qui à leur tour ont mobilisé leur cercle de connaissances et, au final, c’est une véritable foule qui a soutenu et partagé notre projet. C’est incroyable de voir à quel point nous avons pu faire bouger des montagnes. Mais oui, nous nous attendions au succès parce que nous savions simplement que nous avions le potentiel dans la communauté.
Quels sont les avantages et les inconvénients d’une telle campagne de Crowdfunding ?
Je ne vois aucun inconvénient. Mais il faut être capable de gérer une telle action. Le danger est que vous sous-estimiez l’effort et que vous ne soyez pas prêt. Par exemple, nous n’avions plus de friandises après 24 heures et nous avons dû faire produire des masques en tissu à l’aspect arc-en-ciel dans un délai très court.
Que va t’il maintenant se passer avec l’argent collecté ?
Nous reprenons les locaux bruts dans le bâtiment. Nous devons maintenant ériger des murs intérieurs, installer des branchements d’eau, tirer des lignes électriques et fournir de la lumière. Le mobilier de la bibliothèque, fabriqué sur mesure, est également un élément important.
Le financement complet du projet est-il sous toit ?
Les demandes individuelles de fondations pour des contributions plus modestes sont toujours en cours, mais notre objectif n’a pas encore été pleinement atteint. Nous sommes cependant convaincus que nous y parviendrons.
Texte: Michel Bossart
Traduction: Fred Bourdier