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Académie des QueerOfficers 10.11.22

Un nouveau service spécialisé de l’armée assure une plus grande diversité

Le Président des QueerOfficers Dominik Winter et la Cheffe die service Mahidé Aslan à Berne. (Photo: QueerOfficers)
Le Président des QueerOfficers Dominik Winter et la Cheffe die service Mahidé Aslan à Berne. (Photo: QueerOfficers)

Lors de la QueerOfficers-Academy à Berne, Network a eu l’occasion de faire connaissance avec le service « Femmes dans l’armée et diversité ». L’exposé de la cheffe a été suivi d’une discussion animée.

« L’armée est un environnement difficile pour la gestion de la diversité », déclare le networker et président de QueerOfficers Dominik Winter. En effet, la vie dans une caserne n’est guère comparable à la situation dans une entreprise : On est ensemble 24 heures sur 24 dans un espace restreint – et ce dans un groupe que l’on n’a pas choisi soi-même. Dominik parle d’une « communauté forcée ». S’y ajoutent souvent des facteurs de stress comme la pression du temps ou le mal du pays. « C’est pourquoi la gestion de la diversité dans l’armée n’est certes pas facile, mais elle est dans l’intérêt de tous », explique Dominik. Dans la formation des cadres de l’armée, on encourage donc de plus en plus la prise de conscience que derrière chaque uniforme se trouve un individu.

Depuis janvier, le service « Femmes dans l’armée et diversité » (FiAD) s’occupe de ce thème exigeant. Dans le cadre de la QueerOfficers-Academy qui a lieu deux à trois fois par an, Dominik a invité Mahidé Aslan, la cheffe de ce service encore jeune, et lui a demandé de présenter son travail dans un exposé.

Parmi les 55 personnes présentes à l’ApéroPlus à la caserne des troupes de Berne, il y avait environ 40 networkers. Comme il s’agissait également d’un thème de leadership, les QueerOfficers ont rapidement ouvert la manifestation aux associations Network et WyberNet. 

Dominik s’est réjoui de l’ouverture et de la large participation à la discussion qui a suivi. Malgré des perspectives différentes, un consensus s’est dégagé sur l’importance du travail de Mahidé Aslan, selon l’officier de carrière. On a également pu montrer que la cohabitation au sein de l’armée fonctionne en grande partie et qu’il existe depuis longtemps déjà des possibilités de se protéger contre la discrimination. « Sur ce point, l’armée suisse a une longueur d’avance sur de nombreuses entreprises ».

Nous avons interrogé Mahidé Aslan, cheffe du service « Femmes dans l’armée et diversité », à la suite de son exposé.

Madame Aslan, pourquoi le service spécialisé « Femmes dans l’armée et diversité » est-il nécessaire ?
Mahidé Aslan : Le service spécialisé est nécessaire pour que, d’une part, les membres de la milice disposent d’un lieu de conseil et de soutien pour faire part de leurs questions et défis personnels et intimes en rapport avec la diversité. D’autre part, un effort important est nécessaire pour créer des bases scientifiques objectives. L’armée suisse et son administration militaire doivent en savoir plus sur leur propre diversité, sur la manière de la gérer et sur les possibilités d’accroître la diversité en lien avec les missions de l’armée.

Quels sont vos objectifs ?
Il s’agit spécifiquement d’augmenter la part des femmes à 10 pour cent d’ici 2030 et de promouvoir la diversité en général. Pour y parvenir, il faut des points de repère émanant de la hiérarchie, l’intégration de la vision de la diversité dans les processus de l’organisation dans son ensemble et des mesures concrètes et adaptées dans les différentes parties de l’organisation. C’est ce qu’il convient de développer et de mettre en œuvre dans le cadre de coopérations.

Quels ont été les principaux défis et obstacles rencontrés lors de l’introduction de la gestion de la diversité ?
Les plus grands défis sont les différentes catégories de personnel et leurs différentes journées de travail. Ce sont des cultures différentes – également dans la collaboration. C’est pourquoi une stratégie globale en matière de diversité est si importante et nous y travaillons actuellement. Ainsi, tous peuvent s’aligner sur cette base et développer leurs propres initiatives dans ce sens. Une gestion efficace et durable de la diversité ne s’impose pas à l’organisation, mais y est ancrée et liée à tout ce qui s’y trouve.

Qu’avez-vous pensé de l’événement avec Network ?
L’événement m’a surpris à deux égards : il s’agissait d’une discussion très ouverte, très directe, à laquelle de nombreuses personnes ont participé. C’était une atmosphère où l’on pouvait dire tout haut ce qui aurait peut-être été retenu dans un autre contexte, parce que ce n’est pas présentable ou que ce serait une vision trop opposée. La deuxième chose était la richesse des personnages et des personnalités. J’ai fait tellement de rencontres intéressantes, enrichissantes et touchantes en si peu de temps que cela a résonné pendant quelques jours encore. Network réussit manifestement à faire vivre un réseau qui se fait confiance, se nourrit et se renforce. Enviable !

Texte: Silvan Hess
Traduction: Fred Bourdier

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