Avec Pat Noser et le récipiendaire du Prix Culturel network, Yannick Lambelet, ce sont deux esprits très différents mais tout aussi créatifs qui se sont affrontés dans la galerie da Mihi. network était présent.
Les échanges de lettres entre personnalités créatives sont une tradition : Ingeborg Bachmann et Paul Celan, Max Frisch et Friedrich Dürrenmatt, Friedrich Schiller et Johann Wolfgang von Goethe. L’artiste suisse alémanique Pat Noser et l’artiste romand Yannick Lambelet ont cependant renoncé à la parole dans leur échange épistolaire et ont préféré utiliser le médium qui leur est le plus proche : l’image. network Bern a organisé le 17 octobre la visite de leur exposition «Peinture épistolaire» et s’est réjoui de cette correspondance d’un genre très particulier.
Références personnelles
En fait, le groupe régional de Berne voulait aussi s’adresser explicitement aux networkers de Suisse romande avec cette manifestation – mais malheureusement, aucun invité de Suisse romande ne s’est inscrit, explique Adrian Reber, qui a organisé l’événement en collaboration avec la Galerie da Mihi. Il suppose que la date en semaine et relativement tôt le soir pourrait en être la cause. Mais même sans les amis de l’association venus de l’ouest, la manifestation a été belle, avec tout de même 17 participants.
Adrian a été fasciné par le concept de l’exposition : la femme rencontre l’homme, la peintre classique rencontre le jeune sauvage. «Les deux ont vraiment communiqué entre eux par le biais des tableaux, se sont repris mutuellement des motifs et ont créé une relation personnelle avec eux». Ainsi, Yannick serait devenu une licorne parce qu’un tatouage de cette créature mythique le décore. Inversement, il aurait vu une sirène dans Pat, ce qui serait un clin d’œil à son exposition «Le Chant des Sirènes«.
«Il était très important que les artistes et quelqu’un de la galerie soient présents pour nous expliquer ces liens», explique Adrian. Il loue également l’hospitalité de la galerie, à laquelle network Berne a déjà pu rendre visite à plusieurs reprises ces dernières années.
Explosif et provocateur
«C’est une exposition à la fois douce et explosive, parfois provocante, mais toujours pleine d’amour et de respect», décrit Yannick Lambelet. Les thèmes abordés sont la nature, les auto-portraits, la destruction, la mémoire, la sexualité, le corps humain, l’animal et surtout l’amour. Il s’agit en outre d’une rencontre amicale entre un peintre et une peintre aux langages visuels opposés, mais animés par le même désir de liberté.
Yannick a été très heureux de ses retrouvailles avec network. Le Prix culturel network 2018, dont il est très fier, lui avait alors offert une «bouffée d’oxygène financière». Cela lui a permis de se consacrer à de nouveaux projets artistiques. Mais la plus grande force du Prix réside dans les rencontres et les possibilités qui en résultent. network ne s’appelle pas network pour rien.
Le temps a passé très vite lors de la visite de la galerie. «Je pense que ce qu’il y a de plus beau dans ces soirées, c’est quand on finit par parler d’art et de jeux vidéo autour d’un verre de vin», dit Yannick avec un clin d’œil, faisant allusion à un autre motif de l’exposition.
Éclairage de chambre à coucher
Environ la moitié des networkers présents ont ensuite participé à un délicieux dîner au restaurant Verdi, juste en face de la galerie. La sombre salle de restaurant avec sa cheminée, privatisée pour le groupe, a donné lieu à un comique de situation.
Adrian raconte en riant qu’un membre de network a raconté sa mésaventure lorsqu’il a dit qu’il avait le même éclairage dans sa chambre à coucher. «Nous avons finalement tous dû sortir nos lampes de poche de téléphone portable pour pouvoir déchiffrer les menus imprimés en petits caractères». Peut-être qu’un menu peint serait la solution dans ces conditions d’éclairage ?