L’architecte qui trouve de la beauté dans tous les bâtiments

Federico Fabbian a rejoint l’an dernier le groupe régional de Lausanne. Dans cet entretien, il nous parle de son travail, du réseautage et de sa journée parfaite.

Federico, pourquoi as-tu rejoint Network ?
Je cherchais, avec Matthieu Carrel mon compagnon, à joindre un réseau gay qui correspondait à nos valeurs. Et c’est le cas ! Nous sommes aujourd’hui entourés de personnes extraordinaires, engagées dans leur milieu professionnel et dans le social, ouvertes à faire avancer les choses avec une approche bienveillante et proactive. Cela nous plait !

Quels sont les avantages que tu attends de cette adhésion ?
L’engagement authentique nous enrichit, il amène à rencontrer des personnes hors du commun, entrer en contact avec leur histoire, leur vécu, puis à se remettre perpétuellement en discussion. Les belles surprises (et aussi, les vrais amis ou le client idéal) sont au coin de la rue quand on s’autorise cette ouverture. Je souhaite accroitre mon réseau d’amitiés et professionnel et soutenir les causes LGBT. Le mariage pour tous voté par le peuple suisse en septembre a été un pas historique pour l’égalité des droits. Merci également à Network !

Comment as-tu vécu le processus d’adhésion ?
Nous avons rencontré François Wittemer et Christian Giauque du comité régional, en janvier 2021. Depuis notre première rencontre nous nous sommes sentis à l’aise et chaleureusement accueillis. Puis nous avons eu la surprise (une bonne surprise) de découvrir, au fur et à mesure qu’on participait aux activités, que d’autres personnes que nous côtoyions dans le cadre professionnel étaient également membres de Network ! Pendant l’année nous avons tissé des liens solides. Quand le comité régional nous a officiellement demandé si nous souhaitions devenir membres, de notre côté il n’y avait aucun doute !

Avec tes 35 ans, tu es certainement familier avec d’autres formes – virtuelles par exemple – de réseautage. Quel est l’intérêt d’être membre d’une association ?
Le réseautage est fondamental dans le cadre professionnel et pas seulement. C’est vrai, il se fait de plus en plus online. Par exemple, l’année passée, nos séances Network Lausanne étaient organisées uniquement via Zoom, ceci pendant plusieurs mois, ce qui nous a amené à faire connaissance avec les autres membres d’abord de manière virtuelle. La situation a entretemps évolué mais certaines pratiques vont surement rester.  Selon le type d’association les intérêts spécifiques peuvent varier, ce qui compte est qu’on puisse toujours partager les mêmes valeurs, qu’on puisse s’exprimer librement et dans le respect et que l’activité associative ait un impact positif sur notre vie et le monde qui nous entoure. C’est un outil pour créer avec d’autres la réalité que nous souhaitons !

Tu es architecte, quel bâtiment en Suisse trouves-tu particulièrement beau ou réussi ?
Un bâtiment réussi est un bâtiment vivant qui, depuis sa naissance et au fil du temps, continue à s’adapter de manière cohérente pour répondre favorablement aux besoins de la société. On reconnait cette qualité à plusieurs de nos villes historiques et à leurs bâtiments emblématiques, comme la Cathédrale de Lausanne. Cette épreuve de résilience qui impose présence et souplesse : comme c’est beau !  J’ai la chance de partager cette vision avec mes associés du bureau DOM architectes à Lausanne.

Et quel bâtiment suisse détruirais-tu immédiatement pour en construire un nouveau si tu le pouvais ?
Et si on réfléchissait autrement ? Par exemple à revaloriser notre patrimoine immobilier plutôt qu’en le remplaçant. Je travaille tous les jours avec le bâti existant, c’est ma profession et ma passion. Ma perspective est plutôt celle de comprendre si des bâtiments (même les moins réussis) ont encore quelque chose à nous apporter. Souvent on a des vraies surprises !

Encore quelques questions à ton sujet :
Lève-tôt ou couche-tard ?
Couche-tard ! Et heureusement qu’il y a Matthieu à me réveiller le matin.

Quelle est la première chose que tu fais en te levant. As-tu un rituel matinal ?
Je prends un verre d’eau, puis mon carnet et j’écris. Je fige les idées, une bonne intuition ou un rêve, avant qu’ils partent…

À quoi ressemble une journée parfaite pour toi ?
Exactement à celle-ci ! On n’attend pas la journée parfaite, on la crée !

Que manges-tu quand personne ne te regarde ?
Ahah ! … Pas de culpabilité ! Et on ne se cache plus ! Vive la vie !

Y a-t-il quelque chose que tu regrettes de ne pas avoir fait ?
Je reprends le refrain d’une très belle chanson de Robbie Williams : “ No regrets, they don’t work / No regrets, they only hurt ”.

Quelle est ta façon préférée de te détendre ?
C’est le sport ! Un ami me dit, en rigolant, que pour moi ça revient à pratiquer de la méditation. Bref, je pense que ce n’est pas si faux que ça …

Entretien: Michel Bossart
Traduction: Fred Bourdier