Le Networker socialiste Claude Janiak ne se représentera pas cet automne pour occuper le siège du Canton de Bâle-Campagne au Conseil des Etats. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, Claude nous donne un éclairage sur ses activités politiques.
Après 20 ans au sein de la Berne fédérale, le Networker Claude Janiak ne représentera plus le canton de Bâle-Campagne en tant que membre du Conseil des Etats à l’automne prochain. Il est membre du Conseil des Etats depuis 2007, et avait auparavant été membre du Conseil National pendant huit ans, avant d’en prendre la présidence en 2006. Claude a été actif en politique au niveau communal, cantonal et national pendant 45 ans au total.
Claude, es-tu fatigué de la politique après 20 ans à Berne ?
Non, je resterai toute ma vie un homme politique. Je me réjouis d’avoir enfin un agenda moins chargé. Cela compte pour moi.
Tu as été en 2006 le premier Président du Conseil National ouvertement gay en Suisse. As-tu, au cours de ta carrière politique, été pénalisé par ton homosexualité ?
Non. Bien sûr qu’il y a eu des ragots dans les coulisses. Je dois remercier avant tout mon parti pour m’avoir permis d’être élu à la Présidence du Conseil National, voulant ainsi envoyer un signal fort au cours des débats sur la Loi pour le Partenariat enregistré.
Quels furent tes meilleurs moments et ceux moins glorieux, au sein de la Berne fédérale ?
Le protocole a dû être modifié à cause de moi, quand j’arrivais avec un mari et non pas une épouse aux réceptions officielles. Il y a même eu une petite crise, mais elle fut vite réglée grâce au soutien de la Conseillère Fédérale Calmy-Rey.
Les moments moins agréables furent sans doute les hostilités anonymes contre les gays. Mais il faut dire que les femmes en subissent bien davantage.
Beaucoup d’hétéros sont maintenant aux premières lignes des combats pour la communauté. Selon toi, la communauté est-elle adéquatement représentée et reçoit-elle l’attention qu’elle mérite, ou y a-t-il encore du potentiel d’amélioration ?
Je pense que nous sommes bien représentés, et que nous avons beaucoup de bons représentants. Il y a encore des différences culturelles. En Romandie et au Tessin, cela n’est toujours pas évident, de se présenter pour défendre nos droits, ou même simplement de se présenter comme gay ou lesbienne.
Tu es membre de Network depuis 1997. Qu’as-tu retiré de ton appartenance à Network ? Pourquoi, selon toi, est-il important que Network existe ?
J’ai rencontré des amis et fait de nombreuses rencontres intéressantes, et je suis reconnaissant de tout le travail que fait Network dans les campagnes politiques.
Quelles sont pour toi les prochaines grandes étapes pour la communauté LGBT ?
Le mariage pour tous arrive bien plus vite que je ne l’avais immaginé. Et on espère que l’initiative contre l’extension de la protection contre les propos haineux sera rejetée.
En conclusion: A quoi ressemblerait pour toi la Suisse politiquement idéale ?
Une Suisse qui donnerait le ton en matière de tolérance, de respect et d’ouverture.
Entretien: Michel Bossart
Traduction: Fred Bourdier