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Queer – La diversité est dans la nature 7.2.22

Rien n’est « normal » dans la nature

Network Berne organise le 19 février une visite de l’exposition «Queer – La diversité est dans notre nature».
Network Berne organise le 19 février une visite de l’exposition «Queer – La diversité est dans notre nature».

Tous au Musée ! le Musée d’histoire naturelle de Berne présente une exposition sur la queerness et la diversité du monde. Le Networker Henry Hohmann a participé à la conception de l’exposition et répond à nos questions à ce sujet.

Les connaissances biologiques et les débats de société ne vont souvent pas de pair: Une exposition portant le titre «Queer – La diversité est dans notre nature»  est présentée au Musée d’histoire naturelle de Berne, qui fait le lien entre nature et culture et va au fond des choses. Le sexe chez les êtres humains n’est pas toujours clair, le masculin et le féminin ne sont pas des catégories fixes, mais plutôt deux pôles : jusqu’ici, tout va bien. Mais il y a bien plus que cela: L’exposition envoie les visiteurs dans un voyage de découverte dans un «Royaume Queer» , un monde qui montre la richesse colorée de la nature et de la société en matière de genre et de sexualité. Différentes zones permettent d’explorer la galaxie queer dans la nature ou la différence entre le genre et le sexe.

Network Berne invite les Networkers de toute la Suisse à visiter ensemble l’exposition le samedi 19 février. L’exposition est présentée en allemand et en français. Inscription (également pour le programme-cadre) via le lien Doodle sur l’Intranet.

Henry Hohmann, Networker, cofondateur et ancien co-président du Transgender Network Switzerland (TGNS), a suivi de près l’exposition en tant que membre du comité consultatif et donnera une petite introduction à la thématique avant la visite individuelle.

Henry, quel était ton rôle en tant que membre du comité consultatif ?
Le comité consultatif est avant tout là pour examiner le concept de l’exposition et le soumettre à un examen critique. L’idée est-elle « porteuse » ? Comment sont la mise en œuvre et la conception ? A qui l’exposition doit-elle s’adresser ? Le comité consultatif a un regard extérieur et constitue ainsi un complément à la conception interne du musée. Mais comme j’ai également participé à la préparation en tant que spécialiste, une autre tâche s’est imposée : j’ai pu relire les textes de l’exposition. Car c’est justement sur ce thème sensible qu’il est important d’utiliser les termes et les désignations corrects pour les personnes queer, la diversité sexuelle et l’orientation sexuelle.

De l’idée à l’exposition finale : combien de temps cela a-t-il pris et quels sont les obstacles et les défis qu’il a fallu surmonter ?  
La préparation d’une exposition prend toujours beaucoup plus de temps qu’on ne le pense ! En septembre 2019, j’ai fait la connaissance du curateur Simon Jäggi lors d’un premier échange professionnel. Le comité consultatif s’est ensuite réuni pour la première fois début 2020 ; à l’époque, le concept était déjà bien avancé. Une deuxième rencontre a eu lieu en ligne pour des raisons de covid. Il s’agissait déjà de peaufiner les différents thèmes et sections.  Pour le Musée d’histoire naturelle, c’est une idée courageuse que d’aborder une exposition sur le thème « Queer », qui traite en grande partie de l’être humain. L’un des grands défis était en outre de planifier une grande exposition sans savoir exactement comment et quand elle pourrait effectivement être ouverte. Mais tout s’est finalement bien passé : l’exposition a été inaugurée début avril 2020, même si ce n’était qu’en petit comité.

Es-tu satisfait du résultat final ?
Je suis très satisfait – et le succès de l’exposition montre également que l’on a visé juste. C’est notamment pour cette raison que l’exposition a été récompensée par le Prix Expo de l’Académie des sciences naturelles. L’un des points clés du concept est le voyage de découverte auquel sont conviés tous les visiteurs de l’exposition – c’est pourquoi il n’y a pas d’ordre fixe dans le déroulement de l’exposition. De plus, les découvertes amènent chacun à s’interroger sur sa propre compréhension du genre. Qu’est-ce qui est féminin ? Qu’est-ce qui est masculin ? Et que peut-on encore découvrir dans la nature et chez l’homme en matière de genre ?

Y a-t-il quelque chose que même toi, tu as appris sur la queerness du monde en préparant cette exposition ?
Oh, même beaucoup ! Si je suis peut-être un peu calé sur les thèmes de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre chez l’homme, ce sont surtout les découvertes du règne animal qui m’ont laissé bouche bée. Si quelqu’un dit encore que les sexes variables ou le comportement homosexuel sont « contre-nature », car ils n’existent pas dans la nature, alors une visite de l’exposition est vivement recommandée. On y trouve en effet à peu près tout…

As-tu une « découverte préférée » ou une « exposition préférée » ?
Ce que j’ai préféré dans cette exposition est le champion du monde des sexes : le scarabée commun. C’est un champignon, donc un être à mi-chemin entre la plante et l’animal, et il a effectivement 23328 sexes différents. Les chances qu’il rencontre un jour un partenaire du même sexe sont donc extrêmement faibles. La deuxième chose que j’ai apprise, c’est que la nature expérimente en permanence et produit sans cesse de nouvelles formes ou de nouveaux comportements qui semblent dénués de sens. Alors que, d’un autre côté, l’homme veut reconnaître partout un but et donc classer le monde en bon, reproductible et utile…

Texte: Michel Bossart
Traduction: Fred Bourdier

 

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